L’obsession pour le premier jugement, l’ignorance du dispensable – même si tout le monde l’est et alors même que c’est une véritable paix intérieure que de l’assumer – tant sur le plan humain que sur les désirs d’acquérir, le manque de recul et de contemplation au sens large empestent. Beaucoup de produit de consommation jouent sur ces dénominateurs.
Nous banalisons une ignorance généralisée.
On ignore bien trop à quel point le nombre de personnes qui vivent sur Terre avec le confort médian occidental est minoritaire. Tout devient trop acquis, on ignore bien trop le niveau de complexité de notre environnement et le niveau d’élévation de la société en tout point de vue. On bénéficie bien plus qu’on en a conscience, ce qui pousse à toujours vouloir plus, à jalouser plutôt qu’à contempler et à vraiment apprécier.
Alors on avance, avec une obsession, celle de montrer que l’on brille, pour mieux se sentir exister, pour mieux prouver qu’on vaut la peine, qu’on est perçu différemment. Pourtant, les esprits restent souvent si uniformes, fades. Et les étincelles les plus originales inspirent de la crainte. Et on en oublie que l’obsession pour ce que l’on rejette n’a de sens qu’à l’échelle microcosme. Elle devient vite ridicule avec du recul.
La société banalise tout de son environnement et valorise bien trop la pensée simpliste, tout ce qui est spontané, émotion, populaire. Et plus tu te spécialises, plus tu emmagasines de la précision sur de la connaissance, plus tu perçois le niveau de nuance de choses d’apparence invisibles, magiques ainsi que ton propre niveau d’ignorance, et plus cette candeur généralisée de cette masse humaine pourtant individuellement obsédée au travers d’une existence dispensable agace. On lui accorde bien trop de place.
L’utilité obsessionnelle est toujours relative à un monde ignorant vivant sans sens.
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